Oui, l’impression 3D est tout à fait capable de répondre aux applications à haute température et résistant aux produits chimiques, grâce à une gamme spécialisée de polymères techniques et de métaux. L’essentiel est de sélectionner le matériau et le procédé appropriés en fonction des exigences thermiques, chimiques et mécaniques de l’application.
Pour les applications polymères, plusieurs matériaux excellent dans les environnements soumis à des températures élevées. PEEK (Polyether Ether Ketone) et PEI (ULTEM) sont les choix les plus avancés, avec des températures de service continues dépassant souvent 240 °C et 170 °C respectivement. Ces matériaux conservent leurs propriétés mécaniques à haute température, offrent une excellente résistance au fluage et sont intrinsèquement retardateurs de flamme. Ils conviennent idéalement aux conduits aéronautiques, aux composants automobiles situés sous le capot, ainsi qu’aux dispositifs médicaux stérilisables. Pour des environnements légèrement moins exigeants, PPSU et PC (polycarbonate) constituent également de bonnes options en termes de stabilité thermique et de résistance mécanique.
La résistance chimique dépend fortement de l’agent chimique concerné. Cependant, de nombreux polymères haute température présentent également une excellente résistance chimique. Le PEEK offre une résistance exceptionnelle à un large éventail de produits, notamment les hydrocarbures, les acides et les bases, ce qui en fait un excellent choix pour les équipements de traitement chimique et les composants de gestion des fluides. PP (polypropylène) et PVDF (polyfluorure de vinylidène), bien que moins fréquents en impression 3D, peuvent être utilisés lorsqu’une résistance extrême aux solvants et aux acides est nécessaire. Il est crucial de consulter les tableaux de compatibilité chimique pour vérifier la performance précise du matériau face aux substances rencontrées.
Pour les combinaisons les plus extrêmes de température, d’exposition chimique et de charge mécanique, l’impression 3D métal est la solution de référence. Les matériaux comme l’acier inoxydable (316L) offrent une excellente résistance à la corrosion, tandis que les superalliages à base de nickel (Inconel 718 & 625) sont incomparables pour maintenir leur résistance dans des atmosphères chaudes et corrosives, comme dans les turbines ou les systèmes d’échappement. Le titane (Ti6Al4V) fournit un rapport résistance/poids remarquable et une excellente résistance à de nombreux environnements corrosifs, y compris l’eau salée et les chlorures. Ces alliages d’aluminium peuvent également être utilisés pour des applications plus légères nécessitant une bonne conductivité thermique.
Les performances des pièces imprimées en 3D dans des environnements sévères peuvent être considérablement améliorées grâce aux traitements de post-traitement. Les pièces métalliques subissent souvent un traitement thermique afin de soulager les contraintes internes et d’améliorer leur ductilité. Pour les polymères, un recuit peut augmenter la cristallinité, améliorant ainsi la résistance thermique et la stabilité dimensionnelle. En complément, des finitions de surface comme le revêtement en poudre ou des traitements d’imprégnation peuvent être appliqués pour sceller la porosité et renforcer la résistance chimique. Pour la production en grande série de ces pièces, la conception peut ensuite être adaptée pour le moulage sous pression d’aluminium ou d’autres méthodes industrielles.