Les caractéristiques intrinsèques du matériau du prototype déterminent directement la qualité finale de la surface. En usinage CNC, la microstructure joue un rôle déterminant. Par exemple, l’usinage d’un aluminium doux et ductile comme l’A360 peut produire une finition très fine et lisse, mais présente un risque de bavures. À l’inverse, un alliage à forte teneur en silicium comme l’A380 s’usine proprement, mais les particules de silicium dures peuvent laisser une texture légèrement granuleuse. De la même manière, en impression 3D, les résines photopolymères (SLA) offrent des surfaces exceptionnellement lisses, tandis que certaines pièces à base de nylon (SLS) présentent une texture granulaire inhérente qui nécessite un sablage pour l’uniformiser.
Le procédé de fabrication choisi interagit avec le matériau pour définir l’état de surface « tel que fabriqué ». Le moulage en uréthane reproduit fidèlement la surface du modèle maître. Par conséquent, la finition obtenue est limitée par la qualité du modèle imprimé en 3D ou usiné en CNC utilisé pour créer le moule en silicone. Un modèle maître à finition brillante donnera une pièce en uréthane brillante ; un modèle texturé transmettra exactement cette texture. Cela fait du choix du matériau et du procédé pour le modèle maître une étape déterminante dans la définition de la qualité esthétique finale de la pièce moulée.
Le choix du matériau influence fortement l’efficacité et le résultat des techniques de post-traitement. Des matériaux comme l’aluminium et l’acier inoxydable sont idéaux pour obtenir des finitions miroir par polissage. Plus important encore, les prototypes en aluminium peuvent subir une anodisation, créant une surface dure, intégrée et teintable. À l’inverse, un matériau comme le cuivre pur est difficile à polir jusqu’à un brillant élevé et ne peut pas être anodisé, ce qui limite ses options esthétiques. Pour les plastiques, les résines d’uréthane acceptent bien la peinture, mais leur adhérence et leur aspect final dépendent de la formulation spécifique de la résine.
En définitive, la décision repose sur un équilibre stratégique. Si l’objectif principal du prototype est la validation esthétique d’un produit grand public à finition brillante, une combinaison matériau/procédé telle que l’usinage et le polissage de l’aluminium A360 ou l’utilisation d’une résine d’uréthane moulable formulée pour la transparence est essentielle. Pour un prototype fonctionnel devant résister à des essais environnementaux, le matériau de moulage choisi doit non seulement simuler les propriétés mécaniques, mais aussi être compatible avec des procédés de finition tels que le revêtement par poudre, garantissant une durabilité suffisante pour que la finition de surface résiste aux conditions réelles d’utilisation.