Pour garantir une finition cosmétique homogène et de haute qualité, votre plan ne peut pas se limiter à une simple note « Anodiser ». Il doit fournir une spécification complète qui maîtrise le procédé, l’apparence et la qualité de la surface finale. Toute ambiguïté à ce niveau conduit à des différences de couleur, des défauts visibles et au rebut de pièces.
L’indication (callout) sur votre plan est l’instruction la plus importante. Elle doit être complète et se référer à des normes établies.
Spécifiez clairement le procédé et le type d’anodisation. Ceci est non négociable.
Exemple : « ANODISER, CONFORMÉMENT À MIL-A-8625 TYPE II » ou « ANODISER, CONFORMÉMENT À AMS 2471, TYPE I »
Pourquoi : Le Type II (anodisation sulfurique conventionnelle) est le standard pour les applications cosmétiques. Le Type I (chromique) ou le Type III (Hard Anodizing) sont utilisés pour des besoins fonctionnels spécifiques et présentent des caractéristiques visuelles différentes.
Elle influence directement la durabilité, la profondeur de couleur et la capacité à masquer les variations du substrat.
Exemple : « ÉPAISSEUR : 0,0005" – 0,0007" (12 µm – 18 µm) »
Pourquoi : Des couches plus fines peuvent ne pas offrir une saturation de couleur suffisante ni la résistance à l’usure requise pour des surfaces cosmétiques. Une plage définie garantit la cohérence entre les pièces et entre les lots de production.
C’est le cœur de l’exigence cosmétique. La couleur doit être définie de manière objective.
Méthode 1 (Meilleure pratique) : « COULEUR : CONFORME À L’ÉCHANTILLON PHYSIQUE APPROUVÉ, [Numéro de pièce ABC-123] »
Méthode 2 (Référence standard) : « COULEUR : PANTONE [Numéro] OU RAL [Numéro] »
Aspect : Spécifiez « Incolore (Clear) », « Mat », « Satiné » ou « Brillant poli (Bright Dipped) » avant anodisation. Cela nécessite souvent de définir l’état de surface brut ou un sablage de pièces moulées ou une attaque chimique pré-anodisation.
C’est un point essentiel pour la durabilité et la résistance aux taches.
Exemple : « COLMATAGE DANS L’EAU DÉIONISÉE CHAUDE » ou « COLMATAGE AU ACÉTATE DE NICKEL »
Pourquoi : Un colmatage approprié fixe le colorant dans la couche anodique et maximise la résistance à la corrosion. La méthode de colmatage peut légèrement influencer la couleur finale.
Le terme « cosmétique » doit être défini de manière quantitative sur le plan pour éviter tout litige.
La finition anodisée ne peut être que le reflet de la qualité du substrat. Il faut spécifier la rugosité/texture initiale.
Exemple : « ÉTAT DE SURFACE : 32 Ra µin MAX, ébavurage / tribofinition de pièces moulées ou usinage CNC selon [indication de surface] »
Pourquoi : Les rayures, marques d’outil et porosités seront amplifiées par l’anodisation.
Toutes les surfaces n’ont pas le même niveau d’exigence. Utilisez le plan pour définir quelles surfaces sont « cosmétiques ».
Exemple : Indiquez clairement les surfaces cosmétiques (par ex. « Surface A ») et non cosmétiques (par ex. « Surface B ») sur les vues du plan. Vous pouvez ainsi définir des exigences d’anodisation différentes ou autoriser les [Ejector Pin Marks and Parting Lines](inherent to the procédé de moulage sous pression de l’aluminium) sur les zones non cosmétiques.
Définissez ce qui n’est pas acceptable sur les surfaces cosmétiques.
Exemple : « LES SURFACES COSMÉTIQUES DOIVENT ÊTRE EXEMPTES DE : rayures, piqûres, bosses, stries, variations de couleur, taches de teinture et zones non colmatées. »
Référence : « L’ASPECT DOIT ÊTRE CONTRÔLÉ PAR RAPPORT À [Numéro de pièce de l’échantillon maître] SOUS [par ex. source lumineuse D65] À [par ex. 1 m]. »
Pour des surfaces cosmétiques à haute fiabilité, spécifiez des essais de performance.
Exemple : « DOIT RÉUSSIR 100 HEURES DE BROUILLARD SALIN NEUTRE CONFORMÉMENT À ASTM B117. » « ADHÉRENCE DU REVÊTEMENT : CONFORMÉMENT À ASTM D3359. »
L’alliage d’aluminium spécifié et la conception de la pièce conditionnent fondamentalement la qualité de la finition anodisée.
C’est probablement le facteur le plus critique, et pourtant souvent négligé.
Spécifier : L’alliage exact, par exemple A356 pour une anodisation uniforme de haute qualité, contre A380 qui présentera un aspect intrinsèquement moucheté.
Pourquoi : Comme expliqué précédemment, les alliages riches en silicium tels que A380/ADC12 présenteront toujours des variations visuelles. Pour un rendu cosmétique haut de gamme, l’alliage doit être choisi pour ses performances en finition.
La géométrie de la pièce doit être pensée pour l’anodisation.
Spécifier : « TOUS LES ARÊTES VIVES DOIVENT ÊTRE CASSÉES. TOUS LES COINS DOIVENT AVOIR UN RAYON MIN. 0,5 mm. »
Pourquoi : La couche anodique s’épaissit sur les arêtes et reste plus mince dans les angles vifs, ce qui entraîne un aspect blanchi, crayeux, et une protection anticorrosion réduite. C’est un principe clé de notre service de conception de pièces moulées sous pression.
Spécifiez les zones qui doivent rester exemptes d’anodisation pour le contact électrique, les filetages ou le collage.
Exemple : « MASQUER LES TROUS TARAUDÉS [Référence] ET LA SURFACE [Référence]. »
Pourquoi : La couche anodique est un excellent isolant électrique et doit être retirée sur les zones fonctionnelles, ce qui nécessite souvent un usinage après anodisation.
Une spécification complète d’anodisation pour une surface cosmétique est un document de maîtrise multi-critères. Elle doit définir le procédé (Type, Épaisseur), l’aspect (Couleur, Finition, Critères de défauts) et la performance (Colmatage, Essais). En fournissant ce niveau de détail sur votre plan, vous passez d’une simple demande indicative à une instruction d’ingénierie précise, garantissant une collaboration réussie avec votre fabricant et un produit final irréprochable.