Oui, les pièces moulées sous pression anodisées peuvent être usinées ou retouchées, mais le procédé nécessite de bien tenir compte des propriétés de la couche anodisée. L’anodisation crée à la surface de l’aluminium un revêtement d’oxyde dur, de nature céramique, qui offre une excellente résistance à l’usure et à la corrosion mais reste fragile. Lors des opérations de post-usinage sur une surface anodisée, cette fragilité peut entraîner des micro-ébréchures ou un éclatement du revêtement au niveau des lignes de coupe si le procédé n’est pas correctement maîtrisé. Un usinage réussi exige des outils très affûtés, des avances adaptées et un refroidissement approprié pour obtenir une coupe nette sans compromettre l’intégrité de la couche anodisée restante.
La faisabilité de l’usinage après anodisation dépend également du matériau de base. Bien que notre service de moulage sous pression de l’aluminium utilise généralement des alliages tels que A380 et ADC12, il est important de rappeler que ces alliages de fonderie à forte teneur en silicium ne sont pas toujours idéaux pour une anodisation décorative. Les particules de silicium peuvent induire un aspect non uniforme, gris foncé. Pour les pièces où une anodisation de haute qualité et des opérations d’usinage ultérieures sont toutes deux prévues, nous recommandons souvent d’envisager des alliages tels que A360, qui offrent de meilleurs résultats à l’anodisation. C’est un point clé pris en compte lors de notre phase de conception de pièces moulées et d’ingénierie de pièces moulées.
Le point le plus critique lors de la retouche d’une pièce anodisée est que toute opération d’usinage élimine la couche anodisée sur la zone travaillée, exposant ainsi le substrat brut et non protégé. Cela crée une voie potentielle pour la corrosion. Par conséquent, tout usinage CNC significatif qui rompt la continuité de la couche anodisée doit être suivi d’une ré-application du traitement de surface. La pièce devra d’abord subir un décapage complet pour retirer l’ancienne anodisation, puis être ré-usinée si nécessaire, avant de repasser par le processus d’anodisation afin de garantir une protection anticorrosion complète et un aspect cosmétique homogène.
Pour éviter la complexité et le surcoût de l’usinage après anodisation, la meilleure pratique consiste à réaliser toutes les opérations d’usinage critiques pendant la phase de post-usinage des pièces moulées, immédiatement après le moulage et avant l’envoi de la pièce aux traitements de surface comme l’anodisation ou le revêtement par poudre. Ce flux de travail garantit la précision dimensionnelle ainsi qu’une protection continue et de haute qualité de la surface. Pour les séries de prototypage ou de fabrication en faible volume où les modifications de conception sont fréquentes, nous pouvons recommander de différer l’anodisation jusqu’à ce que le design soit pleinement validé.